Les fêtes de Tichri!!
L’année fiscale s’achève le 31 décembre, et nous sommes tous tenus de remplir une déclaration de notre activité durant l’année écoulée qui sera vérifiée par des contrôleurs.
De cette déclaration va découler un impôt qui va permettre de maintenir une vie sociale convenable.
L’année spirituelle s’achève le 29 Elloul (Mercredi 02 Octobre cette année), et là, le système d’imposition est différent, on ne peut pas tricher ni dissimuler quoi que ce soit. (Pas de Black !!!)
C’est comptabilisé durant chaque seconde vécue, les actes et même les intentions.
Une fois devant la porte du tribunal, en attendant le verdict, normalement, on devrait remplir notre testament, faire Chéma Israël et faire des excuses au monde entier car nous connaissons parfaitement nos manques, nos faiblesses. La condamnation sera évidente.
Si on n’est pas croyant, tout cela ce sont des foutaises : « Nous sommes des plantes, on se nourrit, on se développe, on se reproduit, on se fane, on meurt. »
Si on est croyant, ce n’est plus pareil !
Car croire veut dire avoir conscience que mon existence a une raison d’être dans le projet Divin.
C’est là la vraie angoisse !!! Ai-je réalisé ce pourquoi j’ai été créé ?
Vous allez me dire : « Comment le saurai-je si je ne sais pas quelle est ma mission ? »
Une des réponses de nos Maîtres est la suivante :
- Si vous sentez que NATURELLEMENT, vous vous sentez l’envie de faire quelque chose de grand, de noble, mais que c’est naturel en vous, alors méfiez-vous !!! c’est souvent un feu de paille.
- Si vous sentez que c’est DIFFICILE, que vous n’avez pas vraiment envie, que vous voyez à l’avance toutes les difficultés et toutes les bonnes raisons de se dire « ne le fais pas ». Alors si malgré tout une petite voix intérieure vous pousse à le faire, c’est souvent la voix de votre. mission véritable.
C’est une conséquence du libre arbitre : C’est l’effort qui donne la valeur de la chose, car on n’a pas de mérite à faire ce qui est naturel pour nous.
C’est pour cela que dans notre déclaration spirituelle, à la veille du jugement, il faut remplir dans des cases séparées les actes qui nous ont presque rien coûtés, et qui même parfois nous ont donnés du plaisir de ceux qui nous ont demandé un surpassement, un combat qu’on a failli perdre jusqu’à la dernière seconde.
Car les premiers, naturels, c’est Hachem qui nous les a donnés dans notre code génétique, alors que les seconds, c’est nous qui les offrons à Hachem.
De Receveur nous devenons Donneur, de Parasite nous devenons Hôte, de Passif nous devenons Actif.
Imaginez le combat intérieur d’Abraham lors du « sacrifice d’Isaac ». Qui l’aurait fait ?
Lui qui est le symbole universel du ‘Hessed, pour qui la bonté transpirait de chacun de ses pores, il devait sacrifier son seul descendant alors qu’il avait eu la promesse d’Hachem d’être le père d’une nation aussi nombreuse que les grains de sable. Comment a-t ’il put ne pas se révolter ?
Il n’avait aucun mérite de courir après tous les voyageurs pour leur laver les pieds et les nourrir, c’était son plaisir, son kif ! Le résultat est digne d’éloge mais sans combat.
Sacrifier son seul fils, à son âge, sans espoir que sa vielle épouse ne lui donne un autre enfant pour amorcer l’immense peuple qu’Achem lui avait promis, c’est fou !
On se sent petit devant un tel homme !!!
Après cette réflexion, toute idée de jugement de valeur devient impossible car nous ne voyons que l’acte fini, toute la démarche ayant conduit à cet acte nous est caché.
La Tsédaka d’un indigent radin a plus de mérite que celle d’un riche généreux et la Tsédaka d’un riche radin a plus de mérite que celle d’un pauvre généreux.
Puissions-nous, en cette veille de jugement, contrebalancer tous nos manques par la sincérité de nos efforts, et que dans Sa miséricorde, notre Créateur nous offre une année entière de bénédictions, de bonheur, de bienêtre, de paix, de Torah pour tout le peuple et la terre d’Israël.
Que nos otages reviennent en bonne santé avec nos soldats définitivement.
Dr Alain BSIRI